Quels logiciels 3D choisir, pour quels usages ?
L’offre est pléthorique lorsqu’il s’agit de parler de logiciels 3D. Elle se réduit fortement quand il s’agit de trouver des logiciels polyvalents capables de traiter de A à Z le workflow, de la modélisation au rendu des scènes.
Bienvenue dans le monde de la 3D ! Un univers fantastique ne souffrant d’aucune limite tellement les logiciels ont progressé ces dernières années intégrant des fonctionnalités de plus en plus poussées. Au fil du temps, ils ont intégré un pipeline complet, des outils permettant de réaliser des effets plus vrais que nature - de la gestion des particules aux fluides – jusqu’à disposer de moteur de rendu toujours plus performant, offrant une qualité vidéo indéniable avec la gestion du raytracing, des ombres portées, des surfaces réfléchissantes…
De la différence entre logiciels 3D spécialisés et logiciels 3D polyvalents
Cependant, lorsque nous parlons logiciels 3D, de nombreux programmes viennent en tête : Maya, 3DS Max, ZBrush, Substance Painter, Houdini… et pourtant, il convient de les distinguer, la plupart étant des logiciels spécifiques s’intégrant dans un pipeline de production que nous pouvons classer ainsi :
- Les logiciels de sculpture organique : ZBrush, Mudbox… Ils offrent la modélisation de formes organiques complexes en se basant généralement sur des modèles déjà réalisés par d’autres logiciels 3D. Leurs avantages résident dans la possibilité d’ajouter un haut degré de détails.
- Les logiciels de texturage : Substance Painter, 3D Coat, Mari, Quixel, etc. Leurs objectifs résident dans la création de textures et l’ajustement sur des modèles 3D. Ils disposent de fonctionnalités telles que le dépliage UV, la peinture de textures par calques directement sur les objets 3D, le rendu en temps réel…
- Les logiciels de postproduction et d’effets spéciaux comme Houdini, Realflow, (spécialisé dans le rendu des fluides), Nuke et After Effects (compositing) pour les plus connus qui permettent d’ajouter des effets spéciaux, de réaliser des incrustations, etc.
- Les générateurs d’environnements : Terragen, Vue d’Esprit qui permettent de créer des environnements ultras réalistes, des montagnes à la génération de la flore.
- Les outils de création de personnages : MakeHuman et DAZ Studio notamment. Ces deux applications offrent des personnages déjà modélisés et « riggés » que les utilisateurs personnalisent. Plutôt dédiés à des débutants, ils permettent néanmoins un gain de temps.
Cependant, l’ensemble de ces catégories de logiciels montrent uniquement des applications spécialisées et non celles génériques intégrant l’ensemble du workflow. Ces dernières se comptent sur les doigts des mains. Les plus représentatives du marché et celles que l’on retrouve le plus souvent en école comme dans la vie professionnelle se nomment : Maya, 3DS Max, Cinema4D, Blender et plus marginalement Lightwave, Rhino 3D ou encore Modo. À noter que SoftImage ainsi que Naiad, deux programme acquis par Autodesk, l’éditeur américain souhaitant se concentrer sur ses logiciels phares Maya et 3DS Max.
Maya, le mastodonte à apprivoiser pour le cinéma d’animation
Il a su s’imposer dans le monde du cinéma et des effets spéciaux. Très utilisé dans des superproductions notamment celle de Pixar, mais aussi de Dreamworks, Maya est LE standard de l’industrie du cinéma d’animation. Il est également l’un des rares à nécessiter une véritable formation pour pouvoir le prendre en main de bout en bout tant il est complexe et son approche en « nurbs » étant très particulière, là ou les autres jouent avec les polygones, ce qui lui confère toute sa souplesse et sa qualité de rendu à nulle autre égale ! Ce n’est pas pour rien qu’il est enseigné dans les grandes écoles d’animation. Il faut bien souvent des années d’apprentissage intensif pour maîtriser ce formidable outil et il est quasiment impossible de s’y former correctement en autodidacte tant son ergonomie s’avère hors norme. Maya compte un puissant système nodal, des fonctionnalités de rigging et de simulation avancées (avec la gestion des cheveux et des poils à travers le module YETI), fonctionne tant sur GNU/Linux que sous MacOS et Windows et intègre la modélisation organique, hard-surface… Son prix est à la hauteur de ses exigences : 276 €/mois ou 2226 €/an. À noter qu’il dispose d’une licence éducative réservée aux étudiants et enseignants, limitée à un an renouvelable (auparavant trois ans) qui ne peut être utilisée à des fins commerciales.
3DS Max, l’outil généraliste de référence
Autre logiciel acquis par Autodesk (tout comme Maya), 3DS Max a longtemps été un poids lourd dans le monde des logiciels 3D. Particulièrement véloce sur les effets spéciaux, plus « grand public » que Maya, il se veut à l’aise dans l’animation ainsi que dans la modélisation polygonale très poussée ainsi que de son imposante bibliothèque de contenus 3D. La polyvalence de 3DS Max et sa relative accessibilité, en fait de lui un logiciel de choix que l’on retrouve dans de nombreux secteurs, de l’industrie en passant par le jeu vidéo, le cinéma ou encore l’architecture.
3DS Max dispose d’une licence éducative du même acabit ainsi que des tarifs identiques à ceux de son grand frère Maya (276 €/mois ou 2226 €/an).
Cinéma 4D, intuitif et innovant pour le motion design
Depuis sa version R12, Cinema 4D connaît un véritable engouement des graphistes 3D. Développé par Maxon, il possède des fonctionnalités innovantes telles que ses outils de simulations dynamiques ou encore de son module Mograph dédié à la conception rapide d’animations procédurales complexes. Disposant de nombreuses passerelles avec les logiciels de la suite d’Adobe, Cinema 4D séduit de plus en plus une large communauté de motion designers, le tout desservi avec une interface certainement la plus intuitive que l’on connaisse sur des logiciels 3D qui sont, généralement, de véritable usine à gaz tellement leurs fonctionnalités s’avèrent avancées et complexes, la palme revenant à Maya ! Cinema 4D est disponible à partir de 59,90 €/mois ou 718,80 €/an. À noter que l’éditeur propose également une licence perpétuelle à 3480 € /an.
Blender, le challenger open source
Dernier logiciel de notre sélection, Blender fait office d’un ovni, mais a le mérite de proposer une alternative open source gratuite crédible face à la forte concurrence des logiciels 3D ayant pignon sur rue. Et il séduit de plus en plus de petits studios et d’indépendants. Porté par la fondation éponyme, Blender a largement évolué au fil des années, son interface s’est rapprochée de ses concurrents, ses fonctionnalités s’avèrent similaires et son moteur de rendu – Cycle – est particulièrement performant. Si, à l’origine, certains le comparaient au Gimp de la 3D, ce n’est vraiment plus le cas actuellement ! Ses outils offrent toute la puissance des grands logiciels propriétaires du secteur, sa communauté apporte des fonctions régulièrement avec également l’apport de version stable bénéficiant d’un support longue durée (3 ans). Il dispose d’un module de sculpture organique qui n’a rien à envier à ZBrush, d’outils de peinture sur surface 3D… Très polyvalent, il a gagné ses lettres de noblesse et mérite, aujourd’hui, toute sa place auprès des plus grands acteurs du secteur.