NVIDIA renforce Omniverse sa plateforme créative collaborative
Un an après la création de sa plateforme Omniverse, le fabricant à l’origine de la première carte graphique au monde, Nvidia passe à la vitesse supérieure en dévoilant Omniverse Cloud lors de la GTC Spring Conference, sa keynote qui s’est déroulé fin mars. L’occasion de découvrir cette solution, son utilité et à qui elle se destine réellement.
À peine lancé il y a un an, qu’Omniverse, la plateforme collaborative en ligne de Nvidia destinée à la création 3D, change de braquet et évolue en apportant encore plus de services aux artistes, créateurs, designers et développeurs. À l’origine de cette solution, la volonté de proposer un outil permettant la création et la gestion de mondes virtuels tels que les metavers (voir notre article « Vous avez dit Metaverse ? ») ou encore la création d’assets 3D jusqu’à l’exploitation des jumeaux numériques dans une logique BIM (voir nos formations BIM ici) en temps réel (usine virtuelle, simulation environnementale, etc.).
À qui se destine Omniverse ?
Au vu des services proposés, Nvidia frappe fort avec cette plateforme collaborative se présentant comme un hub central unifiant différentes ressources, bibliothèques et outils pour mettre en œuvre un workflow ininterrompu et fluide. Omniverse dispose d’un champ d’application vaste, visant ainsi un large public :
- Jeu vidéo ;
- Divertissement ;
- Animation ;
- VFX ;
- Architecture ;
- Ingénierie ;
- Construction ;
- Industrie 4.0 ;
- Simulation et modélisation mathématique (calcul intensif) …
Pour ce faire, Omniverse s’appuie sur des « Connectors », des extensions permettant de tisser des passerelles avec des outils 3D courants tels que Maya, 3DS Max, Blender, Cinema 4D, Unreal Engine, SketchUp… ainsi que sur des applications internes et des technologies variées. La grande force de Nvidia consiste donc à créer des partenariats avec les industriels et éditeurs de logiciels pour enrichir sa plateforme collaborative. Une solution qui offre de nombreux services atypiques saupoudrés d’une bonne dose d’intelligence artificielle comme :
- Audio2Face : un outil d’animation faciale avec synchronisation des lèvres directement à partir de séquences audio ;
- View : une application de visualisation photoréaliste ;
- Create : un outil facilitant la création de scènes 3D complexes reposant sur le format USD de Pixar ;
- Isaac Sim : un module de simulation robotique pour développer et tester des robots dans des environnements virtuels et physiques ;
- Omniverse Avatar : un framework qui se destine à la création d’avatars numériques, réalistes ou stylisés, gérés par l’intelligence artificielle ;
Enfin, la plateforme intègre une application – Code – permettant de créer ses propres applications Omniverse, de quoi étendre ses possibilités. Nvidia compte d’ores et déjà plusieurs partenaires et utilisateurs : Amazon Robotics, BMW, Siemens Gamesa (une branche de Siemens spécialisée dans les éoliennes).
Quels tarifs ?
Le fabricant de cartes graphiques propose un accès à sa plateforme différencié selon le profil de l’entreprise. Réservée aux professionnels, Omniverse se décline en trois offres :
- Créateur : avec un accès libre et gratuit au téléchargement de la solution ;
- Développeurs : idem que le côté Créateur avec cependant un accès libre et gratuit au développement et à la distribution ;
- Entreprises : sous licence annuelle après une période d’essai gratuite de deux semaines.
GTC Spring Conference 2022 : Omniverse passe la seconde
Un an plus tard après son lancement, Nvidia enrichit considérablement sa plateforme et étoffe ses capacités notamment dans le secteur de la création numérique : nouveaux connecteurs avec des applications tierces et intégration de nouvelles librairies d’assets :
- De nouvelles intégrations logicielles : Substance 3D Painter, Substance Materials Unreal Engine, Cinema 4D, etc. ;
- Des librairies d’assets étendues à Sketchfab, Turbosquid, ActorCore de Reallusion, Omniverse est désormais capable d’importer leurs assets ;
- De nouveaux moteurs de rendu sont également supportés dont V-Ray, Octane, Redshift et le moteur de rendu Omniverse RTX. Cycles (Blender) et Arnold sont prévus sous peu ;
- La plateforme permet maintenant de convertir 26 formats en fichiers USD, à travers les importateurs CAD.
- De nouveaux outils apparaissent également dans la suite des annonces du fabricant telles que :
- DeepSearch : une fonctionnalité de recherche mâtinée d’intelligence artificielle permettant de rechercher des données en langage naturel au sein de librairies d’assets massives sans avoir besoin de les tagger ;
- Omniverse Code : l’application Code existante devient un véritable environnement de développement destiné à augmenter les fonctionnalités d’Omniverse ;
- Omniverse XR App : à terme, cette application remplacera Omniverse View qui sera plus orientée et optimisée pour la réalité virtuelle avec un rendu en raytracing RTX ;
- Plusieurs mis à jour pour les outils déjà présents : Create, Kit, View, Machinima…
Omniverse Cloud : le futur d’Omniverse selon Nvidia ?
L’une des principales annonces de cette conférence qui s’est déroulée fin mars fut celle de l’Omniverse Cloud, un environnement de services dans le cloud. La vision de Nvidia consiste à faciliter l’accès à sa plateforme et ses outils aux créatifs, designers et développeurs de manière instantanée sans avoir besoin d’installer quoi que ce soit.
Pour ce faire, l’entreprise compte s’appuyer sur GeForce NOW, sa plateforme de streaming de jeux vidéo maison. Le but est d’offrir l’accès à Omniverse sans installer une application lourde ni disposer de matériel graphique performant tout en limitant les échanges massifs de données. Reste à donner vie à ce concept qui trouvera en son sein, Nucleus Cloud, une application collaborative en un clic permettant de partager et d’éditer des scènes 3D lourdes. Il intégrera également Omniverse Create et Omniverse View. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site du constructeur à cette adresse : www.nvidia.com/fr-fr/omniverse.
De belles annonces tandis que Nvidia travaille en parallèle sur un autre projet, Earth2, un jumeau numérique de la Terre afin de prédire le réchauffement climatique pour mieux comprendre les effets et surtout aider à les atténuer.