Maya 2023 - crédits Amaru Zeas
30 mars 2022

Maya 2023, le plein de nouveautés ?

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Chaque année, les superlatifs vont bon train, les éditeurs de logiciel rivalisant de termes marketing. L’an dernier, le logiciel 3D dédié à l’animation, Maya était annoncé comme « la version la plus puissante jamais lancée ». Que faut-il attendre de ce dernier opus dévoilé fin mars ?

Puisant son nom en sanskrit qui signifie « Illusion », le logiciel de modélisation et d’animation 3D Maya fait peau neuve ! Le dernier opus de l’application d’Autodesk a été dévoilé au grand public fin mars avec comme ambition de contrer à la fois son concurrent open source, Blender, de renforcer ses fonctionnalités sur les effets spéciaux ou Houdini se démarque de plus en plus fortement et de se distinguer des moteurs de rendu en temps réel qui grignotent progressivement d’importantes parts de marché. Des enjeux multiples auxquels son éditeur américain a tenté de répondre dans cette version qui voit également une refonte de son logo, harmonisé avec l’ensemble des autres softs d’Autodesk (3DS Max notamment).

Mais Maya, c’est quoi ?

Né en février 1998, le logiciel est un condensé de technologies avancées provenant de trois logiciels différents :

  • Wavefront's The Advanced Visualizer (Californie) ;
  • Thomson Digital Image (TDI) Explore (France) ;
  • Alias' Power Animator (Canada).

En 1993, Wavefront acquiert TDI. La société se fait racheter deux ans après par Silicon Graphics Incorporated (SGI) qui s’était, au passage, approprié Alias dans la foulée. C’est ainsi que débute la programmation de ce qu’allait devenir Maya. Le pipeline jusqu’alors utilisé dans les années 1990 par les studios hollywoodiens combinait le logiciel Alias Studio pour la modélisation, Softimage (détenu par Microsoft à l’époque et aujourd’hui disparu) pour l’animation et le célèbre moteur de rendu PhotoRealistic RenderMan. Des films, tels que Jurassik Park, Abyss, Terminator 2 : le jugement dernier, en ont largement profité, faisant progressivement évoluer les logiciels au fur et à mesure des contraintes techniques rencontrées lors de la production. La fusion des sociétés Alias et Wavefront allait changer la donne ! Après de nombreux débats entre les deux entités tant sur le futur nom de société que sur la stratégie commerciale à adopter, Maya sort enfin de son cocon en février 1998. L’une de ses premières utilisations s’effectue sur le long métrage d’animation de Walt Disney, Aladdin, ou il est utilisé afin de contrôler les déformations des motifs sur le tissu du tapis. En 2003, Alias|Wafevront devient Alias avant d’être acquis par un fonds d’investissement privé « Ontario Teachers' Pension Plan » puis d’être finalement revendu à Autodesk (3DS Max, AutoCAD, Revit), son éditeur actuel.

Maya combine plusieurs technologies de haut vol dont des fonctions de modélisation à base de Nurbs, des volumes géométriques calculés selon des courbes de Béziers et non des polygones, donnant un rendu optimal alors que ses concurrents n’intégraient que des formes polygonales. Cette différence lui a permis d’acquérir ses lettres de noblesse au détriment d’une ergonomie particulière nécessitant une courbe d’apprentissage plus longue que ses homologues. C’est d’ailleurs l’un des rares logiciels 3D à être enseigné en école d’animation, sa maîtrise demandant des années de formation Maya.

Particulièrement puissant dans les tâches de modélisation et d’animation, le logiciel intègre différents modules :

  • Maya Fluid Effect : pour la simulation des effets liquides et gazeux ;
  • Maya Fur : pour la création de fourrure réaliste et des cheveux courts ;
  • Maya nCloth : pour la simulation des mouvements des vêtements à l’aide d’un moteur physique (un résolveur), le tout géré par Nucleus, un moteur spécifique intégré à Maya, puissant et permettant d’effectuer des tâches en série.
  • Maya Hair : pour la création et la simulation de cheveux longs ainsi que de lignes dynamiques ;
  • Maya Live : un ensemble d’outils de tracking de caméras afin de recréer fidèlement les mouvements de caméra ;
  • Bifrost : un environnement de programmation visuelle multi nodale permettant de créer des effets visuels (feu, neige, sable, fumée) dont l’objectif avoué est de concurrencer les logiciels d’effets spéciaux tels qu’Houdini.

Maya 2023 : une version majeure ?

Alors que sa précédente version augurait des changements drastiques, cette version se veut dans la continuité. Plus une grosse mise à jour que des avancées significatives :

  • Bifrost, l’outil d’effets spéciaux passe en version 2.4.0.0 avec comme ambition de répondre aux évolutions d’Houdini avec l’intégration du format USD (Universal Scene Description), d’un nouveau color picker et quelques améliorations du côté du module MPM Fiber et Aero (pour la simulation de fibres et de particules) ainsi que l’apparition d’un slider multi-selection ;

 

  • Le Blue Pencil remplace les outils Grease Pencil. Cette fonctionnalité permet d’annoter et de dessiner en 2D dans le viewport en intégrant des calques, retiming et transformations ;

 

  • Les opérations booléennes gagnent en célérité avec l’ajout d’un nouveau node Boolean qui permet d’effectuer ces opérations en moins de clics. L’outil Boolean Stack offre la possibilité d’éditer l’ensemble des booléens créé avec des objets présentés comme des calques ;

 

  • L’extension USD for Maya passe en version 0.16 avec l’intégration plus facile des workflows USD ;
  • Des améliorations notables sur la prise en main : nouveaux outils de recherche permettant d’aller dans les menus, outils, commandes et objets de scènes, retour du Viewcube pour une navigation 3D plus aisée, un rig gratuit Mayabot, tutoriels interactifs, etc.
  • Arnold, le moteur de rendu de Maya passe en 7.1 avec une meilleure gestion du denoising, l’optimisation du shader triplanar, le support USD, des performances améliorées…
  • Un outil de réalité virtuelle voit le jour : Create VR for Maya afin de faciliter la conception de design VR ;
  • Des animations plus fluides : plusieurs optimisations des outils Cached Playback, Evaluation Toolkit, options Bake Simulation ont été effectué pour gagner en célérité ;
  • Les outils de retopologie gagnent en performance supportant des meshes plus importants et denses ;
  • Le module Deformer gagne en puissance avec la mise à jour de plusieurs fonctions clés dont de nouveaux outils de Retargeting et travail en miroir, d’options de mise à l’échelle pour Solidify…

La liste est longue et peut être consultée sur le site officiel de l’application. À noter que cette version supporte exclusivement le langage de programmation Python 3 (la version 3.9 pour Maya 2023). Sans être une révolution, Maya gagne en maturité et en performances avec des outils repensés et quelques nouvelles fonctionnalités bienvenues.

 

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