Adobe Max 2021 : de l’IA, du collaboratif tout azimut et de la 3D !
Le 26 octobre s’est ouvert la traditionnelle keynote d’Adobe, Adobe Max. Une conférence entièrement virtuelle qui a dévoilé les dernières orientations de l’éditeur tout en dessinant l’avenir de la Creative Cloud et ses applications afférentes. Une déferlante de nouvelles fonctionnalités mâtinées d’IA, centrées autour du travail collaboratif, le tout soupçonné de 3D.
C’est l’évènement à ne pas manquer cette année pour les adeptes des logiciels d’Adobe. Et pour cause ! La traditionnelle keynote – Adobe Max - de l’éditeur américain s’est déroulée du 26 au 28 octobre dernier dévoilant le futur de la Creative Cloud. Un tournant majeur que la firme prend depuis plusieurs années en se dirigeant davantage vers le collaboratif tous azimuts tout en permettant aux créatifs de travailler n’importe où avec les bonnes ressources et une dose importante d’intelligence artificielle. Un show à l’américaine qui a débuté avec une heure de retard et des annonces à foison principalement articulé autour de Phostohop, Illustrator, Lightroom, XD, Premiere Pro ou encore After Effects.
Photoshop : maintenant disponible en mode SaaS et filtres neuronaux
C’est l’innovation majeure de Photoshop et un véritable tour de force ! « Photoshop est désormais accessible directement depuis le navigateur Web. Les créatifs vont disposer de trente années de fonctionnalités depuis Internet. Un projet de portabilité sur le navigateur Chrome, ou Google a été notamment partie prenante », souligne Scott Belsky, Chef de produit and EVP, Creative Cloud, Adobe. Fonctionnant sous Chrome et Edge dans une version simplifiée, le logiciel était déjà présent en version desktop, iPad et mobile. Dans les faits, cet opus Web intègre des fonctionnalités basiques d’édition et d’outils facilitant le travail collaboratif en offrant la possibilité de partager les images, de les commenter en temps réel afin de procéder aux ajustements nécessaires. De quoi simplifier la vie !
Déjà amorcé l’an dernier, Adobe passe la seconde en intégrant désormais les filtres neuronaux annoncés lors de la précédente édition d’Adobe Max. Ces « neural filters » au nombre de trois sont ajoutés nativement à Photoshop :
- Landscape Mixer : pour combiner deux photos de paysage en une seule image ;
- Color Transfer : pour appliquer les couleurs d’une photo de référence sur un autre visuel ;
- Harmonization : pour faire correspondre la couleur et le ton d’un élément d’un calque avec un autre.
L’éditeur en a profité pour apporter quelques améliorations aux filtres neuronaux et donc à base d’intelligence artificielle, déjà présentes telles que Depth Blur (arrière-plan flou plus naturel), Superzoom (sur l’intégralité d’une image), Style Transfer (à partir du style d’artistes célèbres, tels que Picasso, Van Gogh…), Colorize (avec des couleurs plus vives et naturelles). Par ailleurs, le masquage devient encore plus facile dans Photosphop. La fonction Hover Auto-Masking, optimisée par le moteur d’IA maison d’Adobe, Sensei, identifiera automatiquement les éléments d’une photo au survol de la souris et permettra même de créer des masques pour chacun de ces objets sélectionnés.
L’éditeur américain ne s’arrête pas là ! Photoshop prend en charge de nouveaux types de dégradés tandis que la gestion des commandes devient plus fluide tout comme l’interopérabilité entre le logiciel et Illustrator avec des passerelles entre ces deux applications largement enrichies. Sur tablette, Photoshop supporte désormais les formats de fichier Calera Raw, la conversion des claques en objets dynamiques, bénéficie de l’ajout des outils Dodge et Burn pour éclaircir ou assombrir une photo…
Lightroom, des fonctionnalités proches de Skylum Luminar AI
Afin de faire face à ses concurrents, l’éditeur américain s’est largement inspiré des fonctionnalités à succès présentes chez d’autres logiciels telles que Luminar AI. Ainsi, les utilisateurs pourront découvrir des outils de sélection plus précis du sujet et du ciel avec les outils Select Subject & Select Sky qui permettent d’isoler facilement, grâce à l’intelligence artificielle, des éléments du décor et de séparer le ciel. « Créez des sélections plus complexes et précises avec plusieurs masques, notamment en utilisant des masques de couleur et de luminance. Cette expérience améliorée est déployée sur tous les appareils, vous permettant de sélectionner facilement les zones de la photo que vous souhaitez modifier sans aucun problème ni manipulation », affirme Adobe. De nouvelles superpositions de recadrage sont également au menu ainsi que des préréglages partagés par la communauté Lightroom offrant ainsi, la possibilité d’aller plus vite dans l’amélioration de vos prises de vue.
Illustrator : la vectorisation avancée et un passage au Web
Comme pour Phostohop, Illustrator bénéficie d’une version Web spécialement conçue pour l’occasion. De la même manière, le logiciel de vectorisation dispose d’une portabilité complète en mode SaaS permettant à l’utilisateur d’accéder à une version simplifiée de l’application permettant d’effectuer des modifications rapides, de partager et de commenter le document en temps réel de n’importe quel endroit. Cependant, contrairement à Photoshop, cet opus est encore au stade de bêta privée disponible uniquement sur inscription.
En outre, Adobe promet une nouveauté de taille pour Illustrator qui intègre dorénavant l’outil Vectorize. Pour l’éditeur ce n’est, ni plus ni moins, « la prochaine évolution du traçage d’images qui vous permet de convertir n’importe quelle image en un graphique vectoriel net avec une précision et un contrôle améliorés ». En mode desktop, d’autres optimisations ont été apportées notamment au niveau des effets 3D.
Adobe XD encore plus proche des webdesigners
Suivant les évolutions du Webdesign, Adobe XD prend nativement en charge les animations Lottie dans les projets afin d’apporter une touche encore plus conforme au rendu final dans la maquette présentée au client. Une nouveauté particulièrement attendue des utilisateurs. En outre, l’export a été revu et corrigé afin d’intégrer l’ensemble des assets de votre bibliothèque (charte graphique, style de texte, composants…).
Le montage vidéo passe à la vitesse supérieure avec Premiere Pro et After Effects
Récemment intégrée et aussitôt optimisée, la fonction Speech to Text de génération automatique de sous-titres sous Premiere Pro, gagne en vélocité et en puissance. Désormais, elle peut s’utiliser hors connexion. Quant à l’outil Simplify Sequence, il offre la possibilité de sélectionner en un clin d’œil différents rush, d’obtenir une copie de séquence épurée des pistes non nécessaires, facilitant l’export du projet vidéo et son poids !
Lors de la Keynote, l’éditeur américain ne s’est pas trop attardé sur After Effects tout comme avec Premiere Pro qui ont déjà eu des avancées significatives lors des dernières versions dont celle présentée récemment en bêta publique d’After Effects, le logiciel de compositing d’Adobe. Le rendu multi-images s’avère complètement implémenter dans cet opus tandis qu’une nette amélioration du temps de rendu des vidéos se fait sentir, jusqu’à quatre fois plus rapides ! Le rendu automatique des compositions en arrière-plan fait son entrée avec Speculative Preview ainsi que la mise en évidence de couches et des effets dans les compositions avec Composition Profiler. L’outil Render queue a été revu offrant la possibilité de recevoir des notifications directement sur smartphone une fois le rendu terminé.
La 3D dans tous ses états avec Substance 3D
À peine deux ans après l’acquisition de l’éditeur français Allegorithmic (la société qui a créé la suite Substance dont Substance Painter), Adobe lance sa suite logicielle sobrement baptisée Substance dédiée à la 3D. Logiciel de texturage haut de gamme offrant une large palette de matériaux, l’objectif d’Adobe est d’aller encore plus loin dans la 3D en permettant à tout à chacun d’appréhender cet univers complexe et de le mettre à disposition de tous. Ainsi, sa suite Substance, commercialisée à part de la Creative Cloud pour 39 €/mois environ (la première année, après à partir d’environ 50 €/ mois), dispose de quatre applications différentes :
- Substance Stager permet de regrouper divers éléments dans une scène et de les assembler ;
- Substance Painter de peindre directement sur les objets ;
- Substance Sampler offre la conversion d’une image ou d’une photo en une texture personnalisable similaire ;
- Substance Designer pour créer des textures, matières et objets 3D de zéro.
Adobe mise sur la 3D, un fait que l’éditeur à rappeler lors d’Adobe Max, en la rendant plus accessible aux créatifs et plus simple d’utilisation à travers de larges bibliothèques d’objets et de matériaux désormais intégrés dans sa suite Creative Cloud et notamment depuis Illustrator.
Le cloud en avant toute avec deux nouveaux espaces collaboratifs
Évolution majeure de l’éditeur américain, le Cloud est au cœur de sa stratégie de développement pour les années à venir, renforcée d’autant plus par la crise sanitaire mondiale qui a mis en exergue et accélérer les besoins de travail collaboratif. Ainsi, Adobe a présenté deux nouveaux services encore en mode bêta sur inscription :
- Creative Cloud Spaces consiste en un espace de travail centralisé ou toutes les ressources sont accessibles et partageables au sein d’une même équipe ;
- Creative Cloud Canvas, quant à lui, permet de visualiser et d’afficher un projet afin de le passer en revue et d’explorer de nouvelles pistes créatives, en temps réel dans le navigateur Web, commentaires et modifications en temps réel à l’appui !
« Ce sont des référentiels partagés ou l’ensemble des membres de votre équipe peuvent accéder et organiser des fichiers, des bibliothèques et des liens, afin que vous puissiez facilement gérer l’accès et collaborer de manière centralisée », a indiqué Adobe lors de sa conférence Adobe Max 2021. De quoi nourrir de grandes ambitions pour le futur, clairement orienté vers le collaboratif à travers des applications Cloud qui tendront, chez Adobe, à être encore davantage portées sur le Web en plus de ses versions habituelles (desktop, tablettes et smartphones).