Pour optimiser la qualité de votre enregistrement, la première chose à faire c'est de maîtriser votre environnement, les conditions dans lesquelles vous enregistrez, c'est-à-dire où est-ce que vous êtes et qui y a-t-il autour de vous. On va étudier deux cas de figure possibles, en studio ou home studio et en extérieur. Alors commençons par le studio, ou plutôt le home studio, parce que si vous regardez ce cours, il y a peu de chances que vous ayez accès à un studio radio professionnel et puis si c'est le cas, tant mieux, profitez-en, vous n'avez rien à gérer, vous êtes dans les conditions optimales. Ceci dit, sachez qu'il est aujourd'hui possible de s'aménager à un home studio à moindre coût, moyennant un petit investissement dans du matériel adapté. Alors la première question à vous poser est, dans quelle pièce je m'installe ? Il faut trouver chez vous une pièce qui présente la meilleure acoustique naturelle possible, c'est-à-dire déjà qui ne donne pas sur une rue bruyante par exemple, et hyper important qui ne raisonne pas. Évitez les immenses pièces vides, privilégiez un petit bureau plutôt chargé, parce que les objets, les meubles autour de vous, eh bien ils vont avoir tendance à absorber le son plutôt qu'à le laisser rebondir sur les murs. Vous pouvez aussi étendre des draps autour de vous pour améliorer l'insonorisation, parce qu'ils vont faire le même job, ils vont absorber les sons avant qu'ils n'aillent rebondir sur les murs et créer de la réverbération. Enfin, pour quelques euros sur internet, vous pouvez trouver des panneaux de mousse à coller aux murs qui feront le même boulot, et même des dispositifs individuels très efficaces, des petits écrans d'isolation phonique qui entourent votre micro avec de la mousse, et tout ça pour un budget très raisonnable. Et puis sachez qu'à défaut de home studio, il y a une technique de DIY imparable que j'ai moi-même souvent testée quand je devais enregistrer en voyage, notamment dans des hôtels pourris où il est impossible d'avoir une pièce calme, eh bien c'est votre couette. Mettez-vous sous votre couette, avec votre micro et votre texte, comme sous une tente, c'est roots, certes, vous aurez chaud, mais le résultat est garanti, testé et approuvé. À éviter absolument les grandes pièces vides, les salles de bain, rien ne résonne plus qu'une salle de bain, les verrières quand il pleut, la cuisine avec le bruit du frigo. D'ailleurs, de façon générale, faites attention à tous les bruits invisibles à la première écoute, un climatiseur, un frigo, donc prêtez bien une oreille très attentive dans le silence complet avant de vous installer. Alors ensuite, vous n'avez pas forcément d'endroit où vous installer pour faire un home studio, ou vous allez peut-être avoir besoin de vous déplacer en reportage ou pour enregistrer une interview chez votre invité ou dans un lieu public. Alors dans ce cas, prêtez encore plus attention à l'environnement inconnu qui vous entoure. Prenez le temps d'arriver en avance pour faire des repérages et estimer quel est le meilleur endroit où vous installer. Le premier facteur à identifier, c'est l'ambiance naturelle. Il peut y avoir un bruit de fond naturel, et ce n'est pas forcément un problème. L'ambiance d'un café, d'un parc, ça peut même être un plus donner de la couleur, de l'ambiance à votre podcast, comme on l'a vu dans la vidéo sur l'habillage sonore. Mais attention, tous les sons que l'on entend doivent être justifiés. C'est-à-dire que si vous êtes en extérieur, c'est bien de le préciser en début d'interview. Non pas en ayant l'air de vous justifier ou de vous excuser, mais tout simplement pour planter le décor. Par exemple, dire en une phrase « Nous avons rejoint Sébastien Tellier dans un bar du 18ème arrondissement, son quartier de prédilection. » Ainsi, ce qui aurait pu être un handicap pour vous, le bruit d'ambiance, devient un élément intéressant de votre narration. Alors, ceci dit, attention, si certaines ambiances sont acceptables voire souhaitables, d'autres sont absolument à éviter. Si vous choisissez un bar, choisissez un espace plutôt calme et surtout, loin du comptoir, parce qu'il n'y a rien de pire que le bruit du percolateur qui prépare d'un coup un café. Demandez aux propriétaires du bar ou du restaurant s'ils n'ont pas une pièce au calme à l'écart à un étage, c'est vraiment l'idéal. Si vous enregistrez à l'extérieur, privilégiez les parcs et éloignez-vous des axes de circulation. Là encore, un son diffus et continu de circulation, ce n'est pas problématique, mais un scooter qui pétarade d'un coup ou la sirène d'un camion de pompier coincée dans les bouchons, ça risque de vous poser de sérieux problèmes. De façon générale, votre pire ennemi, ce sont les bruits soudains. Une ambiance qui n'est pas trop présente n'est pas problématique, elle se coupe, elle se monte facilement et elle s'oublie à l'écoute d'une interview. En revanche, un bruit soudain, percolateur, moto, pompier vient rompre l'attention de votre auditeur et par ailleurs, il sera impossible de monter correctement l'interview sans que cela s'entende, à moins de laisser l'intégralité de la sirène. Dernière astuce, avant de commencer l'interview, enregistrez toujours une minute d'ambiance à blanc. Même quand vous avez l'impression que l'ambiance est parfaitement silencieuse, elle n'est jamais neutre et ce petit morceau d'ambiance vous sera très utile pour faire des raccords au montage. Maintenant que vous êtes assuré d'être dans un environnement d'enregistrement optimal, il faut choisir le bon équipement pour chaque situation et manipuler correctement votre micro.
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