Facebook - Credit Glen Carrie et Unsplash
26 janvier 2022

Peut-on réellement se passer de Facebook ?

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Agrégeant 2,91 milliards d’utilisateurs (1,93 milliard actifs quotidiennement), Facebook est le réseau social n°1 dans le monde. Comptant dans sa galaxie Méta, Instagram, WhatsApp et Tinder, il est régulièrement critiqué pour sa censure et surtout pour sa captation de données personnelles diverses et variées. Une défiance grandissante à l’égard de ce mastodonte, mais existe-t-il des alternatives viables ?

Créé en février 2004, le leader des réseaux sociaux mondial, Facebook (dont vous pouvez découvrir nos formations Facebook) est régulièrement sous les feux des projecteurs. Sujet à de nombreuses critiques qui engendrent une certaine défiance de ses 2,93 milliards d’utilisateurs notamment en raison de la relative sécurité des données personnelles et d’une liberté d’expression bridée, il n’en demeure pas moins un outil qui a su prendre une place importante dans notre quotidien que ce soit pour partager des informations avec ses proches, garder contact, s’informer, publier du contenu, faire du business, des rencontres… Mais ses algorithmes, son fonctionnement interne demeurent assez obscurs, s’ajustant régulièrement à l’image de ceux de Google… En un instant, un post en bonne position peut se voir relégué bien plus loin sans raison apparente. Face à cet état de fait, il est tentant de changer d’optique et de vouloir passer soit à autre chose ou tout simplement supprimer son compte. Un choix qui doit être mûrement réfléchi selon si vous l’utilisez à des fins personnels, professionnels ou les deux.

Une coupure bonne pour le moral et la santé !

Selon un article – The Welfare Effects of Social Media - réalisé par des économistes de renom, et publié dans la prestigieuse revue American Economic Review, les chercheurs constatent plusieurs faits tangibles issus de leur étude. Leur expérience consistait à prendre un échantillon d’utilisateurs recruté via des publicités sponsorisées sur le réseau social et de les inviter à quitter pendant un mois la plateforme en échange d’une récompense financière. 2 743 personnes se sont prêtées au jeu. Les chercheurs les ont scindés en deux groupes, les sélectionnant au hasard : le groupe « Treatment » qui ne se servait plus du réseau social et un groupe Control qui continuait à l’utiliser. Les résultats sont sans équivoque :

La désactivation de Facebook a libéré 60 minutes par jour en moyenne. Un temps réinvesti majoritairement dans des activités hors ligne (relation réelle entre proches principalement.) ;

Des améliorations significatives du bien-être de ces participants ont été constatées : plus de bonheur, de satisfaction, moins d’anxiété et de dépression… Ce qui correspond à environ 25 à 40 % de l’effet généralement attribué à la participation à une thérapie ;

Le groupe Treatment était, par contre, moins au fait des dernières actualités, en particulier politique et moins exposé aux nouvelles polarisantes.

Cette étude, relatée par ailleurs sur le site Calnewport.com du professeur éponyme Cal Newport, atteste l’idée qu’il véhicule dans son livre Digital Minimalism selon laquelle le minimalisme numérique est « une philosophie d'utilisation de la technologie dans laquelle vous concentrez votre temps en ligne sur un petit nombre d'activités soigneusement sélectionnées et optimisées qui soutiennent fortement les choses auxquelles vous tenez, et vous passez heureusement à côté de tout le reste ». Une autre étude menée par des chercheurs de l’université du Michigan (États-Unis) publiée en 2013 dans la revue scientifique Plos One constate les mêmes hypothèses selon lesquelles plus les personnes utilisent Facebook, plus leur sentiment subjectif de bien-être se dégrade.

Un comble pour le réseau social censé rapprocher les personnes, créer du lien ! Mais alors, pourquoi continuer à l’utiliser ?

Un dilemme pour les professionnels

Au-delà de ces études, le réseau social offre des moyens de communication inégalée à son origine permettant de se tenir au courant de multiples façons et sur de multiples sujets avec l’apparition des groupes, sans oublier le sentiment d’appartenir à une communauté et de fédérer des personnes autour de ses valeurs, produits, services, etc. Sa large audience, ses possibilités permettent de toucher près de 3 milliards de personnes dans le monde. Reste à savoir si vous comptez vous priver de cela ! En ce sens, la question se pose différemment :

  • Mon business se trouve-t-il sur Facebook ?
  • Est-ce un levier significatif pour recruter de nouveaux talents ?
  • Ai-je besoin de la plateforme pour fédérer une communauté autour de mes valeurs, produits, services ?
  • La publication de contenus est-elle pertinente sur ce réseau social et adapté à mon activité ?
  • Est-ce un outil de veille pour mon activité ?

Si dans l’un des cas, la réponse est oui, il sera difficile de se priver de ce média et nécessitera d’avoir à la fois un compte perso et une page pro, les deux étant liés.

Une option intéressante pour les particuliers souhaitant préserver leur vie privée et leur anonymat ?

La question se pose en d’autres termes si vous êtes un particulier. Le fait que la plateforme agrège des données d’ordre personnelles de manière plus ou moins transparente, qu’il peut y avoir des partenariats avec les pays à certaines fins (lutte contre la fraude fiscale, promotion de telles ou telles politiques comme en atteste le scandale Cambridge Analytica), peuvent suffire à vouloir opter pour des solutions alternatives.

Diaspora, le réseau social open source

Se présentant comme un réseau social ou l’on garde le contrôle, Diaspora permet de partager des articles, des images, commenter les publications à l’image de ce qui se pratique sur Facebook ainsi que les hashtags et un système de messagerie performant. Sa particularité réside dans son système de décentralisation fonctionnant par le biais de pods, des sous-réseaux à la manière du protocole torrent. Les données des utilisateurs ne sont pas collectées ni stockées par un même fournisseur à la différence de Facebook. Il est même possible de créer son propre pod, une sorte de serveur qui permet ainsi de garder la main sur les données échangées avec d’autres personnes. En outre, Diaspora ne comporte aucune publicité et compte plus de 800 000 utilisateurs.

https://diasporafoundation.org/

 

Minds, la plateforme sociale décentralisée high-tech

Open source, décentralisé et crypté par blockchain, Minds joue la carte de la modernité et de la transparence. Aucune donnée n’est stockée sur les serveurs de l’entreprise, mais dans une blockchain. À l’image de Reddit, il récompense les contenus par un système de jetons qui peuvent être réinvestis dans le développement de son profil pour augmenter, par exemple, la portée d’une publication. Il intègre la gestion des cryptomonnaies de type bitcoins et Ether et s’ouvre au NFT, une technologie d’authentification numérique censée protéger les œuvres de l’esprit (œuvre d’art notamment, écrits, etc.). Minds met l’accent sur la liberté d’expression, seuls les posts résolument illégaux sont supprimés, ce qui peut attirer des personnes avec des opinions extrêmes, le revers de la médaille en quelque sorte. À utiliser avec une bonne éducation aux réseaux sociaux ce qui implique de ne pas le mettre dans les mains des plus jeunes…

https://www.minds.com/

 

Mastodon, du microblogging social sécurisé

Il a tout d’un Twitter et encore plus ! À la croisée de Twitter et de Facebook, Mastodon ressemble fortement à un système de microblogging avec des fonctionnalités de partage de vidéo et d’images, de textes courts (limités à 500 caractères) tout en ayant une approche décentralisée. Open source et utilisant un cryptage – ActivityPu - géré par le World Wide Web Consortium (W3C), il ne dispose pas d’algorithmes sélectionnant le contenu pour l’utilisateur, ni de publicité. À tester !

https://joinmastodon.org/

 

Vero, le réseau social pour les influenceurs ?

Créé en 2015, Vero se distingue par son look moderne et son utilisation uniquement réservée aux possesseurs de smartphone. Pas de plateforme en ligne, mais deux applications Android et iOS permettent d’accéder à ce réseau qui a connu un boom en 2018, passant ainsi le cap des 200 000 utilisateurs à plus de 3 millions aujourd’hui. Orientés influenceurs qui représentent l’essentiel de son business modèle, ce réseau social sans publicité et gratuit, génère des revenus à partir des transactions réalisées des commerçants sur leur vente de produits via la plateforme. Il intègre la fonctionnalité de tri par groupe (limité à quatre catégories : abonnés, connaissances, amis et amis proches), ne possède pas de filtrage des messages par un algorithme, ceux-ci sont présentés dans l’ordre chronologique et dispose d’un outil de visio.

https://vero.co/

 

Reddit : du forum à l’agrégateur de réseaux sociaux

Il n’est pas à proprement parler un véritable réseau social. Reddit a débuté en tant que forum, très connu outre-Atlantique. Les échanges se font principalement en anglais ce qui représente un certain frein pour le public français non anglophone. Existant depuis plus de 15 ans, c’est une mine d’or en ce qui concerne de nombreux sujets (référencement SEO, programmation, séries, etc.). Le but de la plateforme est d’inciter les personnes au partage : les utilisateurs distribuent et publient du contenu dont l’intérêt est soumis au vote des autres membres. Les posts viraux sont ainsi mis en avant, les posts les moins intéressants pour la communauté disparaissent rapidement. Reddit donne des points de karma afin d’encourager les contenus de qualité. Plusieurs sous-forums (les subreddits) sont présents permettant de catégoriser les thématiques. Ici, pas d’agrégation d’amis plus ou moins virtuels. Un pseudo suffit empruntant ainsi les codes des forums informatiques voir, pour les connaisseurs, des messageries IRC.

https://www.reddit.com/  

 

Il existe bien d’autres alternatives à Facebook. Cependant, suivant si vous êtes un particulier ou un professionnel, il sera plus ou moins difficile de vous en passer. Une petite coupure numérique de tant à autre, peut être salvateur et gagner un peu de bien être, tout n’est pas numérique, le réel à son importance !

 

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