Quels CMS utilisés pour réaliser son site Web ?
Il y a deux manières de développer un site Web : from scratch, ce qui nécessite des connaissances avancées en programmation et par le biais d’un CMS (Content Management System) tels que WordPress, Drupal ou encore Prestashop pour les plus connus. Et il en existe des dizaines. Alors lequel s’avère le mieux adapté en fonction de la typologie du projet adressé ?
L’émergence d’Internet a révolutionné les usages. Une révolution qui se poursuit encore aujourd’hui, la technologie continuant de progresser et les langages informatiques à évoluer avec sans cesse de nouvelles avancées. En une trentaine d’années, Internet a réussi le tour de force de connecter les personnes du monde entier, s’affranchissant des frontières et de diffuser de multiples informations au plus grand nombre à travers des sites Web ou différentes plateformes en ligne. Des sites qui ont bien changé. Auparavant codés en HTML auquel s’est rapidement ajouté le CSS pour la mise en page et de véritables langages de programmation tels que le PHP ou encore le JavaScript pour apporter du contenu dynamique, d’autres outils ont voulu simplifier cet aspect informatique en facilitant la création de sites Web. D’où l’apparition des CMS – Content Management System – des briques technologiques dynamiques qui offrent déjà une interface de gestion (le back-end) et le rendu visuel (front-end). Si le codage d’un site from scratch revêt certains intérêts en fonction de la nature du projet, il se cantonne de plus en plus à l’élaboration de nouveaux outils Web notamment pour permettre aux néophytes d’accéder à des fonctions sans coder ou à des sites spécifiques nécessitant des fonctionnalités non existantes (plateforme de diffusion comme Netflix, Spotify…), à optimiser le site vis-à-vis d’un trafic conséquent (les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, les gros sites d’e-commerce intégrant des marketplace comme Amazon, Cdiscount...) ou encore à apporter une plus grande sécurité (banques en ligne par exemple).
Les CMS, un monde en constante évolution
Selon le classement annuel de W3Techs, plus de 35,1 % des sites Web dans le monde sont désormais propulsés par un CMS, WordPress tenant la première place avec 65,2 % juste devant Shopify (5,8 %). Avant d’aller plus loin, il existe différents CMS :
- Les CMS classiques : WordPress, Joomla !, Drupal, Typo3, etc. ;
- Les CMS en mode SaaS : ceux-ci ont le vent en poupe du fait de l’essor du nocode. Il ne nécessite quasiment pas de connaissances en programmation, par contre, l’utilisateur est captif de la plateforme proposant ce type de services commercialisé bien souvent en mode Freemium (des fonctionnalités gratuites et d’autres avancées payantes). Parmi eux : Shopify, Wix, Webflow… ;
- Les Headless CMS : dernières nouveautés en la matière à la popularité croissante depuis l’avènement des API. Leurs avantages résident dans la séparation de la partie visible du site et l’interface de gestion ce qui permet de diffuser les contenus librement quel que soit la technologie utilisée en front-end et le support (PC, mobile, etc.). ContentStack, Butter CMS, Contentful, CraftCMS… s’avèrent les plus utilisés récemment.
Dans cet article, nous nous concentrerons principalement sur la première catégorie pour la simple raison qu’ils constituent les premiers à avoir facilité la création de sites Web et sont à l’origine des deux dernières évolutions. D’autant plus qu’ils présentent une alternative pour la grande majorité open source, nécessitant des connaissances en programmation pour la plupart réduites et garantissant à l’utilisateur le contrôle plein et entier de son site, le peu qu’il possède une solution d’hébergement.
WordPress, du blogging à un outil polyvalent
C’est le CMS le plus utilisé aujourd’hui. Il se base sur le logiciel de blog open source b2 développé par le français Michel Valdrighi en 2001 puis repris par l’américain Matthew Mullenweg en janvier 2003 qui concevra, à partir de cette base, son successeur, WordPress (sorti le 27 mai 2003). Selon son site officiel (WordPress.org), 42 % des sites Web dans le monde l’utilisent et 65,2 % des sites réalisés à l’aide d’un CMS sont sur WordPress. Si au départ, ce CMS s’orientait vers le blogging, il permet désormais de réaliser quasiment n’importe quel site, du site vitrine à la plateforme e-commerce grâce à son extension Woocommerce développée par sa société mère Automattic. Sa grande souplesse, son interface intuitive, la multiplicité de ses extensions ainsi que sa forte communauté mondiale, en fait un outil de choix pour qui veut se lancer dans la création de sites Web, et ce, même sans avoir de grandes connaissances en programmation.
Les + |
Les - |
Open source |
Des extensions pas toujours maintenues dans le temps |
Intuitif et simple à prendre en main |
Une maintenance nécessaire |
De multiples extensions disponibles (58 663 à ce jour) |
Le plus sujet au piratage du fait de sa popularité |
Une grande communauté mondiale dynamique |
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Polyvalence et forte personnalisation |
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Joomla ! flexible et à privilégier pour les sites à base d’adhésion
Concurrent direct de WordPress, Joomla ! dispose des mêmes avantages que WordPress : une forte personnalisation assortie à une communauté composée de centaines de milliers de personnes dans le monde. Sorti le 17 août 2005, c’est un fork du CMS open source Mambo. Moins convivial, Joomla ! offre des options intéressantes notamment dans la gestion de multiples types d’articles personnalisés ne reposant pas sur des contenus textuels. Son système fin de gestion des droits utilisateurs et son support multilingue en natif lui permettent de sortir du lot, en particulier pour la réalisation de sites à base d’adhésion.
Les + |
Les - |
Open source |
Moins convivial |
Gestion avancée des droits utilisateurs |
Un positionnement flou entre WordPress et Drupal |
Support multilingue en natif |
Complexe pour un débutant |
Une communauté mondiale dynamique |
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Polyvalent |
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Drupal, protéiforme, sécurisé et puissant
Troisième CMS de notre sélection et pas des moindres ! Sorti en 2001, Drupal est sans aucun doute le CMS préféré des développeurs tant de par sa souplesse que par sa puissance. Contrairement à WordPress et Joomla ! nécessite des connaissances en programmation (notamment PHP). Sa prise en main s’avère moins intuitive du fait de son mode de fonctionnement modulaire. Son back-office, très fourni, n’est pas des plus intuitifs tandis que ses performances en SEO pourraient être nettement améliorées tout comme la lourdeur de son interface d’administration.
Les + |
Les - |
Open source |
Complexe |
Puissant, modulaire et sécurisé |
Nécessite des connaissances en programmation |
Entièrement personnalisable et paramétrable |
Des performances SEO à optimiser |
De nombreuses API disponibles |
Une austérité du back-office |
Prestashop, le spécialiste du e-commerce
Lancé en 2007, Prestahop fait partie des rares CMS à être clairement orienté e-commerce. Inutile de vouloir créer une partie blog avec ce CMS même si c’est possible, son point fort reste dans l’intégration d’outils permettant de concevoir et de gérer une boutique en ligne : catalogue produits, gestion des commandes, des promotions, livraisons… Tout est fait pour simplifier la vie des utilisateurs avec cet outil clé en main. Comptant sur une importante communauté active, Prestashop peut voir ses fonctionnalités étendues grâce à des extensions qui restent cependant relativement onéreuses. Taillé pour l’international, son éditeur commercialise, entre autres, des packs de localisation permettant d’adapter la boutique simplement à un nouveau pays.
Les + |
Les - |
Open source |
Des extensions onéreuses |
Taillé pour le e-commerce |
Nécessite des connaissances en programmation pour le personnaliser |
Des plug-ins pouvant étendre les fonctionnalités |
Surdimensionné pour de petites boutiques |
Magento, la Rolls pour les plateformes importantes de vente en ligne
Moins connu en Europe, mais particulièrement utilisé aux États-Unis, Magento s’inscrit dans la droite ligne de Prestashop. Créé en mars 2008, ce CMS conçu pour le e-commerce et basé sur le framework Zend revendique plus de 250 000 e-commerçants à travers le monde. Ultra-complet, il s’adresse plus spécifiquement aux moyennes et grandes entreprises. Très personnalisable, comptant une richesse fonctionnelle impressionnante, Magento possède l’inconvénient de ses avantages. Certainement l’un des CMS les plus complexes à manier du marché, il nécessitera d’importantes connaissances en développement Web. À noter que depuis 2018, Magento a été acquis par Adobe pour 1,7 Md$ afin de renforcer son offre cloud et a pris le nom d’Adobe Commerce.
Les + |
Les - |
Open source |
Le développement d’un site sous Magento est généralement plus cher qu’une boutique Prestashop |
Multi-boutiques, multilingues et multi-devises par défaut |
Nécessite de solides connaissances en programmation |
Conçu pour les moyens et gros e-commerces |
Une prise en main complexe |
Typo3, le roi de l’intranet
C’est un CMS qui sort de l’ordinaire ! Typo3 s’adressera à ceux souhaitant créer un réseau intranet d’entreprise. Plus austère que les CMS grand public du marché comme WordPress ou encore Joomla !, il se distingue par ses fonctionnalités intéressantes notamment sa possibilité de partager plusieurs modèles, extensions et utilisateurs dans un même réseau de sites et sa prise en charge multilingue native.
Les + |
Les - |
Open source |
Un back-office austère |
Adapté pour la création d’intranets |
Pour les développeurs Web expérimentés |
Ses fonctionnalités « collaboratives » de partage de données et d’outils entre les sites Web d’un même réseau |
Ne conviens pas aux petits sites |
Permets de gérer plusieurs sites à partir d’une seule installation |
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Serendipity, un CMS léger pour le blogging
Un CMS léger pour réaliser en un rien de temps un blog ? Serendipity est fait pour vous ! Léger, axé sur la performance grâce à ses paramètres de mise en cache dynamique intégrée, convivial, il ne manque pas, pour autant, de fonctionnalités. Efficace pour créer des petits sites Web agréables sans grandes connaissances en programmation ainsi que des blogs simples et élégants via ses nombreux thèmes et extensions. Cependant, il manque de puissance pour réaliser des projets plus ambitieux.
Les + |
Les - |
Open source |
Peu puissant |
Simple d’utilisation |
Limité à des petits sites simples et blogs |
De bonnes performances |
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Des thèmes et extensions variés |
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ImpressPages, simple et efficace pour de petits sites vitrines
Méconnu, il présente une expérience blog de qualité, très agréable tant de par son interface moderne que de son éditeur puissant intégrant des outils tels que la possibilité de créer des cartes et formulaires ! Facile à appréhender, il fonctionne sur la base de glisser-déposer permettant de créer en un rien de temps des pages. Il possède également une large gamme de thèmes et extensions afin d’étendre ses possibilités.
Les + |
Les - |
Open source |
Peu polyvalent |
Dédié à la création de blogs |
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Éditeur puissant |
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Conception facile par glisser-déposer |
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Chamilo, le CMS open source dédié à l’apprentissage en ligne
Très différent des autres CMS présentés ci-dessus, Chamilo est exclusivement dédié à un type bien particulier de sites Web : les plateformes de formation en ligne. Ce LMS (Learning Management System) distribué sous la forme d’un CMS open source permet de créer des cours en ligne facilement, du plus simple au plus complexe, intégrant textes, vidéos et autres éléments multimédias… Assez présent dans le monde universitaire, cet outil offre toutes les fonctionnalités que l’on attend d’un LMS.
Les + |
Les - |
Open source |
Peu polyvalent |
Centré uniquement sur la conception de plateforme d’apprentissage en ligne |
Une communauté francophone peu active (contrairement à la communauté anglaise et espagnole) |
Permets à plusieurs enseignants de travailler côte à côte |
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Fonctionnalités LMS complètes (questionnaires, quizz, etc.) |
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Socialengine, pour construire son réseau social
C’est l’un des rares CMS payant de notre sélection. Et pour cause, il se destine à la création d’une catégorie de sites complexes : celui des réseaux sociaux. Si vous rêvez de réaliser un Facebook like, Socialengine intègre en natif tout ce qu’il faut : forum, tchat, photo, vidéo, groupe, évènements… Un must dans l’univers des CMS dédiés à la conception de réseaux sociaux.
Les + |
Les - |
Focalisé sur la création de réseaux sociaux |
Payant |
Intègre la majorité des fonctionnalités inhérentes aux réseaux sociaux bien connus |
Nécessite un apprentissage |
Évolution constante |
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Bien d’autres CMS polyvalents ou se destinant à des usages spécifiques sont présents sur le marché. Un marché aujourd’hui en forte évolution avec l’essor des CMS en mode SaaS nécessitant souvent un abonnement payant, mais évitant à l’utilisateur de gérer la maintenance des sites et les CMS Headless, plus récents, qui ouvre de nouvelles perspectives dans un univers Internet qui souhaite de plus en plus offrir des services à proximité de ses utilisateurs et ce, quel que soit le type de support. Un sujet sur lequel nous reviendrons prochainement.