ArchiCAD contre Revit, quel est le meilleur outil BIM ?
Deux logiciels phares de la conception architecturale orientée BIM, deux ténors qui trustent la majeure partie du marché. Et pourtant ? Difficile de les départager lorsqu’il s’agit d’opter pour l’un ou l’autre. Éléments de réponse.
Conçus pour les professionnels de l’architecture, ils possèdent, à eux deux, quasiment le monopole du marché des logiciels BIM (maquette numérique). ArchiCAD et Revit (dont vous pouvez découvrir à travers nos tutoriaux architecture BIM) s’avèrent assez proches tant en termes de fonctionnalités, d’ergonomie et d’outils collaboratifs. D’où le dilemme cornélien lorsqu’il s’agit de s’équiper. Comparatif.
Polyvalence ou spécialisation ?
Édité par Autodesk, Revit est sans conteste l’application de CAO / BIM la plus populaire du marché actuellement. Et pour cause ! Elle offre une polyvalence rare permettant de se consacrer à n’importe quel type de projet (comme vous pouvez le constater à travers nos formations Revit). Une popularité qui est due, en partie, à la stratégie marketing d’Autodesk, plus efficace que celle de Graphisoft, l’éditeur d’ArchiCAD. Si leurs fonctionnalités sont relativement proches, il existe quelques nuances entre les deux ténors du marché :
- ArchiCAD se veut plus performant sur la conception architecturale pure ;
- Revit est le roi de la polyvalence offrant une large palette d’outils et une étonnante flexibilité destinée à répondre à l’ensemble des besoins des professionnels que ce soit les cabinets d’architecture comme les entreprises du BTP.
Cependant, à ArchiCAD fonctionne à la fois sur MacOS et Windows, ce qui n’est pas le cas de Revit (exclusivement opérationnel sous Windows).
Ergonomie de l’interface
Bien que le plus ancien que Revit, ArchiCAD dispose d’une interface ergonomique réduisant nettement la courbe d’apprentissage du soft. Sobre, élégante, l’interface bien pensée est cependant moins personnalisable que celle de Revit. Autodesk a fait en sorte de prendre en charge de multiples approches pour l’utilisation de son logiciel. Moins aisé à comprendre au début qu’ArchiCAD et donc plus difficile à appréhender (avec quelques formations Revit, rien ne vous sera impossible !), une fois la logique acquise, il révèle tout son potentiel ainsi qu’une flexibilité accrue convenant aussi bien aux concepteurs qu’aux architectes !
Modélisation conceptuelle
De ce côté-là, il n’y a pas de différence profonde entre les deux applications. ArchiCAD est souvent considéré comme le logiciel BIM historique qui a popularisé l’approche de conception visuelle avec une modélisation push-pull, de la géométrie instantanée… Des techniques que vous pouvez maîtriser via nos tutoriaux ArchiCAD. Quant à Revit, plus récent, il capitalise en partie sur l’expérience d’AutoCAD du même éditeur, tout en prenant en compte les optimisations de la concurrence qu’il adapte pour certaines afin de conserver une longueur d’avance. À noter que son workflow est un peu mieux pensé qu’ArchiCAD offrant ainsi un gain de productivité. Cet élément reste relativement subjectif, chacun privilégiant tel ou tel logiciel, question de goût et d’ergonomie.
Visualisation
C’est l’un des points noirs d’ArchiCAD. Revit intègre plusieurs approches comme la visualisation en fil de fer ou encore la gestion des surfaces transparentes, tout comme son concurrent. Néanmoins, chaque vue peut être regroupée librement dans un projet spécifique et attribuée à la vue globale ou spécifique à une catégorie. Une fonctionnalité qui n’est pas (encore) prise en compte par ArchiCAD.
Qu’en est-il du rendu ?
Les deux applications comptent un large panel d’outil de rendu très puissant. Du temps réel au rendu photoréaliste, ArchiCAD comme Revit gère les effets de lumières et offrent un rendu au plus proche de la réalité. ArchiCAD intègre CineRender plus abouti que le moteur de rendu Ray Trace de Revit. Quant au support d’autres moteurs de rendu tiers, le logiciel d’Autodesk l’emporte puisque possédant sa propre version du célèbre moteur de rendu V-Ray. ArchiCAD supporte Octane et Enscape (ce dernier a une version Revit) qui se veulent légèrement moins abouti qu’un V-Ray mais là encore, c’est une question de détails. Cependant, rien ne vous empêche de vous tourner vers des solutions externes et non intégrées au logiciel telles qu’Artlantis, Lumion ou Twinmotion.
Interopérabilité
Ils prennent en charge nativement une multitude de formats que ce soit au niveau des modèles 3D, des images et d’autres types de fichiers CAO. Compatible tous deux avec la norme IFC permettant d’importer et d’exporter des maquettes numériques avec l’ensemble des paramètres afférents, une mention spéciale est à apporter à ArchiCAD (voir l’article ArchiCAD, le logiciel BIM par excellence). Il supporte les normes OpenBIM et offre la possibilité d’intégrer dans un projet des classeurs Excel.
Et au niveau de la tarification ?
En apparence, Revit offre une tarification avantageuse si l’on prend en compte une courte durée. Son coût est estimé à 3330 €/an. Sur le moyen terme, une licence Revit reviendra plus chère qu’ArchiCAD qui propose une licence perpétuelle à 5990 € (hors contrat de maintenance). Un investissement certes au début qui dépendra de la logique dans laquelle vous comptez l’utiliser dans le temps et selon les types de projets que vous adressez.