Le black hat est-il mort ?
Exploiter les failles des moteurs de recherche pour grimper dans le référencement, une technique qui a connu son heure de gloire. Le black hat, de son petit nom, a été utilisé pour accroître le trafic Web d’un site et augmenter ses revenus. Considéré comme peu éthique et remis au goût du jour avec le growth hacking, le black hat vivrait-il ses derniers instants ou, au contraire, son apogée ?
Toutes règles établies sont faites pour être contournées. C’est l’essence même de l’interdit, il est tentant de l’enfreindre. Les exemples sont légion à travers l’histoire. L’informatique ne fait pas exception. Internet a deux faces, l’une tournée vers le grand public, l’autre que l’on nomme le DarkWeb avec ses nombreuses pages non référencées par les moteurs de recherche, plus libres en un sens, moins assujetti à la censure. La logique est identique pour le référencement naturel SEO. Les moteurs de recherche dominant, en l’occurrence Google, imposent leurs règles du jeu, les modifient à volonté à travers les mises à jour de ses algorithmes. Rien qu’en 2019, Google a procédé à plus de 460 000 tests et mis en ligne 3620 modifications de son moteur de recherche intégrant des indicateurs tels que la qualité globale du site, la compatibilité mobile, la rapidité d’exécution, la sécurité de connexion (https), etc. En ajustant les variables, Google fait la pluie et le beau temps, le positionnement d’un site sur son moteur de recherche pouvant chuter ou au contraire grimper ! Face à cet état de fait, il peut être tentant d’essayer de contourner les algorithmes jalousement gardés de la firme de Mountain View. C’est ce que l’on dénomme le black hat SEO. Parfois qualifié d’illégal à tort, ces pratiques sont tantôt décriées, tantôt appréciées.
Le black hat, un pied de biche à double tranchant
Car le black hat, par principe, n’enfreint aucune loi, mais les règles édictées par les ténors du SEO, notamment celles de Google, la riposte peut être violente, la plupart du temps, de lourdes pénalités pouvant aller jusqu’au bannissement du moteur de recherche du nom de domaine. Certaines techniques, il y a de cela quelques années, couramment utilisé ont été intégré dans les algorithmes de Google, pénalisant de facto, ceux qui les utilisent : contenu dupliqué, contenu caché, cloaking, apport de masse de liens de basse qualité trop ancrés, vol de paternité, etc. Le backlink n’est pas pour autant mort, mais s’orientant vers des liens de meilleurs de qualité collant plus à la thématique visée. Ces apports techniques de Google permettent, d’un côté, d’aller vers des contenus originaux, authentiques, bien rédigés. Des procédés de black hat comme le couponing bénéficie d’une certaine tolérance, car la récupération de contenus d’autres sites permet d’augmenter les ventes de ces sites. Une exception qui confirme la règle. Pourtant, il est tentant de contourner les algorithmes de Google et d’autres moteurs de recherche. Et ça marche tant que les utilisateurs ne se font pas prendre.
Une pratique durable en évolution constante
La plupart des sites pratiquants le black hat ont pour vocation de rester en place le plus longtemps possibles. Et il faut dire qu’en changeant indiciblement les règles du jeu, les moteurs de recherche font la pluie et le beau temps. Quoi de pire pour un site affiché en première position de descendre en bas de page parce que l’algorithme à changer entre-temps ? Et comme faire la promotion d’un site via le référencement payant (SEA) peut vite flamber, il devient facile de se laisser séduire par le black hat. D’ailleurs, c’est ce que les growth hackers utilisent le plus souvent pour permettre à leurs clients de monter dans les résultats de recherche tout en scrapant une multitude de données, notamment les emails (une technique répandue sur les réseaux sociaux professionnels tels que Linkedin). On pourrait aussi croire que le vol de contenu est répréhensible, légalement parlant, à tort, seul le vol de propriété intellectuelle l’est ! Utilisé des contenus déjà existants comme Mappy le fait avec les pages jaunes afin de faire du trafic est tout à fait envisageable si les sources sont citées. Une technique très visible qui ne date pas d’hier expliquant pourquoi de nombreux contenus se retrouvent sur des sites différents. Cependant, elle tend à disparaître pour des contenus plus ciblés, plus qualitatifs ainsi qu’au profit d’autres procédés plus éprouvés et moins affichés !
Le black hat SEO permet d’atteindre des résultats rapidement, là ou en respectant des règles, ceux-ci seront beaucoup plus long à obtenir. Performant, mais à double tranchant, car il faut maîtriser les techniques sous peine d’être pénalisé dans les résultats des moteurs de recherche. À manier avec prudence et de préférence jamais sur des clients ou des sites très rentables, le bénéfice-risque ne valant bien souvent pas la chandelle !