Scribus est-il meilleur qu’InDesign ?
Scribus et InDesign sont tous deux des logiciels de Publication Assistée par Ordinateur (PAO). Le premier est en open source, gratuit, populaire, puissant et bénéficie d’un développement sérieux et de mises à jour régulières. Le second fait partie des logiciels incontournables d’Adobe grâce à ses capacités, son esthétisme, ses multiples fonctionnalités et ses liens directs avec Photoshop et Illustrator. Qui de Scribus ou d’InDesign représente la meilleure solution pour une mise en page professionnelle ?
InDesign n’a quasiment plus besoin d’être présenté : le logiciel de PAO d’Adobe est le plus utilisé au monde, ce qui le rend incontournable (voir notre article sur les alternatives possibles à InDesign).
Scribus gagne pour sa part en popularité année après année depuis son lancement en 2001. Logiciel open source et gratuit, Scribus dispose des fonctionnalités attendues pour tout logiciel de PAO, et même plus ! Il fait également preuve d’une puissance et d’une stabilité surprenantes, et bénéficie d’améliorations régulières ainsi que de nombreux forums et de documentations en ligne. De quoi faire de l’ombre à son rival InDesign ? Certainement. De quoi le rendre meilleur ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Pour comparer les logiciels de PAO Scribus et InDesign, nous étudierons les points forts de chacun avant de détailler leurs points faibles.
Adobe InDesign : les points forts
InDesign a vu le jour en 1999, et a d’abord relégué son principal concurrent QuarkXPress au second plan, puis s’est imposé comme le logiciel de PAO de référence. Pourquoi ?
Parce qu’Adobe a misé sur une interface esthétique et fonctionnelle, mettant à portée de clic la multitude d’outils développés. Ceux-ci offrent une multitude de fonctionnalités puissantes, parmi lesquelles :
- La création de brochures, magazines, affiches, livres, médias numériques, PDF interactifs, etc.
- Les gabarits : le design créé pour une page peut s’appliquer à d’autres dans le même fichier ou dans un autre.
- La grande quantité de préréglages et de modèles. Triés par impression, web et mobile, les modèles incluent les différentes tailles existantes et peuvent être modifiés en cours de création.
- La création de formes vectorielles de base.
- Les modes de couleur incluent à la fois CMJN, RVB et web.
- Le partage pour révision, qui est un outil de collaboration permettant de soumettre des versions du document pour révision. Les contributeurs peuvent faire des commentaires dans le chat et même annoter le design.
- L’outil d'accrochage qui facilite l’alignement en collant les objets aux guides ou aux grilles.
- La compatibilité et l’intégration des formats eps, ai et psd (Photoshop).
- Typekit : la bibliothèque de polices en ligne d’Adobe, qui contient des milliers de typographies, comprises dans l’abonnement à InDesign.
- Adobe Stock : la bibliothèque de ressources (images, vidéo, audio et templates) en ligne d’Adobe, payante.
- Adobe Experience Manager : la solution complète de gestion de contenu qui organise le contenu Web et les ressources marketing.
- Le stockage en ligne, qui permet d'accéder à des projets et des documents en ligne et de travailler entre les appareils.
Un autre point fort d’InDesign réside dans ses nombreuses passerelles avec les différents logiciels de la suite Adobe et la possibilité de modifier un élément d’InDesign en direct via Photoshop ou Illustrator.
Une des limites d’InDesign constitue également un argument en faveur du logiciel de PAO d’Adobe : la compatibilité de ses fichiers avec des logiciels non Adobe est très limitée. Comment ne pas utiliser le logiciel le plus utilisé si cela entraîne des problèmes de compatibilité ?
Son ergonomie, ses fonctionnalités et son positionnement de leader dans le monde de la PAO sont les points forts d’InDesign. Quels sont ceux de Scribus ?
Scribus : les points forts
Lancé en 2001, Scribus est un logiciel de PAO open source et gratuit qui fonctionne sur MacOS, Windows et GNU/Linux. Il bénéficie d’une vaste communauté très active sur les forums dédiés, ainsi que d’un wiki dédié aux questions, bugs et possibilités de l’outil. Les mises à jour et améliorations sont en outre régulières.
Scribus dispose également de fonctionnalités puissantes et attractives :
- La création de publicités imprimées, de calendriers, de brochures, de newsletters, de PDF et de magazines.
- Les modes de couleur RVB, CMJN et numériques.
- La mise à disposition de modèles et templates prédéfinis pour tous les formats et tous types de documents.
- La personnalisation des pages, l’ajustement des fonds perdus et des marges.
- L’intégration des graphiques vectoriels et des photos dans les documents.
- L'outil Courbes de Béziers, qui permet d'ajuster les courbes avec précision.
- La possibilité de joindre du texte aux chemins ou de définir le flux à l'intérieur des formes.
- L'outil de rotation aisément utilisable, et réglable en appuyant sur les flèches haut et bas.
- La création et la modification des cadres, qui peuvent être personnalisés, arrondis, mis à l'échelle, etc.
- La possibilité d’intégrer des fichiers eps et svg.
- L’export au format svg est possible.
- La solution de contournement qui prend en charge des langues comme l’arabe, l’hébreu, l’ourdou ou le persan. Elle doit être téléchargée et installée manuellement dans Scribus.
- Les pages maîtres, qui permettent de définir des fonctionnalités telles que la numérotation des pages sur plusieurs pages sans avoir à le faire manuellement.
- Le support de nombreuses langues, y compris l’espéranto, grâce à sa grande communauté de contributeurs.
Scribus est un logiciel à la puissance surprenante, régulièrement amélioré par ses mises à jour, qui propose quasiment les mêmes fonctionnalités qu’InDesign, avec également la possibilité de faire du dessin vectoriel et d’exporter en format svg.
Il propose en outre une grande sélection de modèles gratuits de qualité, et dispose de nombreux forums et de documentations en ligne qui permettent de vite et bien l’utiliser.
Les deux logiciels de PAO disposent de nombreux arguments qui encouragent à leur utilisation. Quelles sont leurs limites ? Quels freins font la différence entre les deux ? Commençons par scruter les points faibles d’InDesign.
Adobe InDesign : les points faibles
InDesign est outil de PAO très performant. Il est le logiciel de mise en page le plus utilisé, grâce à ses fonctionnalités, son ergonomie et ses passerelles avec les logiciels de la suite Adobe. Pour autant, il n’est pas parfait :
- Son prix constitue sa première limite. Ce n’est pas un logiciel qui s’achète à vie : la politique tarifaire d’Adobe s’applique à ce logiciel, à savoir un abonnement mensuel ou annuel à renouveler pour pouvoir l’utiliser.
- Sa faible compatibilité avec les logiciels non Adobe. Les fichiers sources aux formats autres que eps, ai, Photoshop et InDesign ne pourront être ouverts et modifiés. De plus, InDesign n’accepte pas l’import de formats svg.
- L’absence d’option pour réaliser un document qui se lise de droite à gauche avec un ordre des pages inversées. Pour créer un fichier en arabe, hébreu, persan ou ourdou, il faut installer une ancienne version d’InDesign qui le permet.
- Le support linguistique d’InDesign n’est performant que pour plusieurs langues. Ce qui peut notamment créer des césures aléatoires dans les langues non supportées.
Hormis son prix et son manque de compatibilité, Adobe InDesign connaît peu de freins majeurs à son utilisation. Qu’en est-il de Scribus ?
Scribus : les points faibles
Logiciel de PAO gratuit et open source, Scribus bénéficie de fonctionnalités performantes et d’une vaste communauté qui assure le support et apporte des améliorations constantes. Séduisant par ces arguments, Scribus connaît toutefois des limites :
- Son ergonomie est peu séduisante, et son utilisation n’est pas intuitive. On pourrait même dire que son design et son maniement sont old-school. Ils ne répondent en tout cas pas aux standards actuels.
- Les fonctionnalités sont moins nombreuses que dans InDesign, même si l’essentiel est là.
- L’absence de compatibilité avec les fichiers InDesign ou QuarkXPress constitue un point négatif puisque cela empêche de collaborer avec des fichiers sources issus des logiciels de mise en page les plus utilisés. De plus, l’importation de fichiers eps où Illustrator peut révéler des problèmes si ceux-ci ont des particularités comme des éléments en bitmap.
- L’absence directe de gestion d’écriture de droite à gauche avec ordre des pages inversé, qui nécessite pour être résolue d’importer une extension à utiliser manuellement.
Les limites de Scribus se situent essentiellement dans son design et son ergonomie, ainsi que dans quelques difficultés de compatibilité. Alors, Scribus est-il meilleur qu’InDesign ?
Finalement, Scribus est-il meilleur qu’InDesign ?
Si InDesign séduit par son design, son ergonomie, ses fonctionnalités et ses passerelles avec les logiciels de la suite Adobe, son prix et son manque de compatibilité avec quelques formats constituent des freins à son utilisation. D’autant que depuis 2001 Scribus se développe jusqu’à faire de l’ombre au géant américain : gratuit, open source, offrant les fonctionnalités nécessaires à l’édition de tous documents, et bénéficiant de contributeurs qui améliorent régulièrement ses performances et son support, Scribus a de nombreux arguments pour séduire.
Le grand point faible de Scribus réside dans son ergonomie et son utilisation, trop éloignées des standards actuels, et qui peuvent rebuter les utilisateurs actuels d’InDesign à passer à Scribus.
InDesign reste actuellement supérieur à Scribus, notamment grâce à la puissance de la suite Adobe. Mais le logiciel de PAO open source constitue une alternative gratuite et professionnelle à envisager, d’autant que son développement s’accélère ces dernières années. Nous proposons d’ailleurs une formation en ligne pour découvrir Scribus et apprendre ses fondamentaux, tout comme des formations InDesign.