DaVinci Resolve 17, l’ultime logiciel de montage vidéo ?
En à peine vingt ans, l’entreprise australienne fondée en 2002, Blackmagic Design a réussi à s’imposer sur le marché très concurrentiel du cinéma. Le fabricant d’équipement pour l’acquisition vidéo, l’édition, la conversion et l’étalonnage propose son propre outil de montage vidéo DaVinci Resolve ainsi que son logiciel de création d’effets visuels Fusion. En quelques années, il rivalise voir dépasse ses principaux concurrents comme Final Cut Pro et Premiere Pro. Avec sa mise à jour majeure de son logiciel phare, Blackmagic Design enfonce encore le clou et empiète même sur After Effects. Il faut dire que sa stratégie repose, tout comme Serif Lab, sur une licence perpétuelle très abordable à 265 € pour la version studio de DaVinci Resolve intégrant les plug-ins ResolvesFX et FairlightFX, des filtres et effets divers ainsi que plusieurs améliorations (tracker caméra, meilleure gestion du bruit, de l’enregistrement HDR, outils 3D, etc.).
Une interface épurée
Après avoir téléchargé la bagatelle de près de 1,8 Go et installez le logiciel, DaVinci Resolve s’ouvre sur une interface limpide qui n’est pas sans rappeler celle de Final Cut Pro. Personnalisable, elle bénéficie de plusieurs modules. L’onglet Cut bénéficie d’un lifting avec l’apparition de nouveaux effets, en particulier des transitions qui font leur apparition directement visualisables au survol de la souris. Lors de l’insertion de clip ou de clips avec transition, les transitions sont désormais conservées et directement paramétrables à partir du clavier pour leur durée. Un mode de recadrage intelligent fait également son apparition. Le chutier affiche également les métadonnées afin de faciliter le tri des rushes. À l’image d’InDesign, le logiciel est capable de retrouver les liens brisés grâce à la fonction relink dans le cas où les clips ont été déplacés sur le disque. Des incrustations peuvent désormais se réaliser directement dans la timeline.
Une amélioration du Workflow
Le collaboratif est aussi de mise. Le travail partagé est facilité par les proxys et peuvent être sauvegardés dans les archives des projets. La synchronisation multicam est optimisée se faisant en fonction du timecode ou du son dans une seule timeline qui peut ensuite, être convertie en clip multicaméra ou en clip composé. L’analyse des coupes dans les scènes permet d’accélérer le flux de production en retrouvant directement les points de montage tout en découpant automatiquement des clips.
Un étalonnage amélioré
Reprenant le même aspect que l’onglet Cut, l’étalonnage présent, avec sa version 17, un nouvel espace colorimétrique interne, le Davinci Wide Gamut, plus grand que le ACES AP1 et que le Rec. 2020. Celui-ci permet de conserver les données de plusieurs sources sur une même timeline. L’onglet Color dispose de nouvelles roues colorimétriques spécifiques avec roll off personnalisable pour chaque plage de luminosité (basses, moyennes et hautes lumières, etc.) ainsi que la possibilité de travailler en 8K HDR. Le logiciel détecte l’espace de couleur utilisé afin de limiter la perte d’informations. Quant au Color Warper, l’outil de déformation de couleurs permet de travailler sur deux paramètres simultanément : Hue vs Sat et Chroma vs Luma. Mais là où il se distingue nettement de la concurrence, la fonctionnalité Magic Mask permet de cibler uniquement une personne ou une partie afin d’effectuer des corrections sur le sujet. Le monitoring offre la possibilité de montrer plusieurs scopes (jusqu’à 12) et dans différentes versions affichables sur un deuxième écran. L’échelle du waveform est personnalisable pouvant visualiser jusqu’à trois waveforms pour diverses plages de luminosité et de zoom. La timeline intègre la génération en direct les luts de 17 points.
Fairlight s’enrichit
La partie audio n’est pas en reste ! Fairlight voit son ergonomie repensée, de nouveaux raccourcis et d’outils contextuels font leur apparition tandis que le moteur interne a été revu afin de mieux répartir la charge de travail sur le processeur. La détection automatique des éléments transitoires audio (mots, battements, effets sonores) peut maintenant être indiquée directement sur la timeline tandis qu’un mode collaboratif multi-utilisateur permet de travailler à plusieurs sur l’ensemble d’un projet.
Fusion se rapproche d’After Effects
Principal point noir de DaVinci Resolve, le retard sur After Effects. Difficile de se passer du logiciel d’Adobe pour la réalisation d’interaction poussée et d’effets spéciaux. Mais cette version augure un nouveau départ. Plus de 200 filtres et effets sont disponibles, la création de masques est simplifiée permettant de définir la zone visible d’un effet dans une image. Les titres 2D et 3D peuvent être directement incrustés et paramétrés, des trackers peuvent être intégrés à votre clip et se transformer en nœud Merge afin de pouvoir se déplacer de manière synchronisée avec l’objet de la scène. Comme Photoshop, Fusion permet de supprimer un objet d’une scène en peignant directement sur l’image alors que la suppression des fonds verts et bleus a été grandement améliorée. Les effets de particules sont également au menu. Simulation d’une pluie, de feu, d’étincelles, d’effets atmosphériques entrent dans la danse et ce, pour tout type d’image. Mieux, fonctionnant en 3D, elles peuvent tournoyer autour des objets et rebondir sur eux ! L’importation et le rendu de modèles 3D sont désormais intégrés, Fusion disposant d’un véritable espace 3D avec ses outils pour manipuler des surfaces, des courbes et autres tout en apportant des éclairages et ombrages réalistes. Avec cette version, Blackmagic creuse encore son écart avec ses challengers en comblant progressivement ses lacunes face à des logiciels de compositing tels qu’After Effects…